Ex nihilo Neil

08 septembre 2023

Les nouveaux films de l'été

 Mais l'été, c'est aussi une période de sortie de films ! Alors c'est parti pour le tour des blockbusters (et quelques surprises, pas forcément bonnes).


Barbie, Gerat Gerwig, 2023

On le savait depuis un moment, le film Barbie ne serait pas une énième mièvrerie du calibre des épouvantables direct-to-vidéo qui fascinaient ma petite-cousine fut un temps (elle vient de passer le bac, elle va mieux). Entre les acteurs impliqués (Margot Robbie et Ryan Gosling, pas le genre à jouer les potiches) et la réalisatrice féministe, on s'attendait à une relecture décapante du mythe de la poupée aux formes parfaites. Le résultat est sans doute ce qu'on pouvait espérer de mieux.

Gerwig réussit à conjuguer tous les aspects de la licence Barbie, de la réelle volonté émancipatrice du concept d'origine (Barbie est la première poupée qui ne soit pas un poupon, permettant ainsi aux petites filles de jouer à autre chose qu'à la maman) aux conséquences néfastes d'un modèle de perfection inatteignable, en passant par toutes les phases incroyables qu'a traversées la gamme (Skipper Adolescence avec les seins qui poussent constituant pour moi un sommet). L'ensemble est drôle, bien mené, pas du tout innocent, extrêmement bien joué et prend place dans des décors incroyables. Même si je trouve personnellement que Ken prend un peu trop de place au bout d'un moment (mais comment critiquer le patriarcat sans le mettre au centre du débat ?), j'estime personnellement qu'on a là un sans-faute.


 

Teenage Mutant Ninja Turtles – Mutant Mayhem
(Ninja Turtles – Teenage Years),
Jeff Rowe, 2023

Tortues Ninjas est une licence capable du meilleur (le film de 1990) comme du pire (le film de 2014), et là je vous le dis cash : on est dans le meilleur. Mutant Mayhem reboote le concept, vire le superflu, réinvente plusieurs aspects et adopte le style visuel virtuose à la mode depuis Spider-Man into the Spider-Verse. Jeff Rowe ayant officié sur l'excellent Mitchells vs the Machines, le résultat est virevoltant et totalement, irrémédiablement, intrinsèquement fun. J'y ai emmené mon neveu et une nièce, ils ne connaissaient rien aux tortues ninjas et ont adoré, et moi aussi. Leo, Raph, Don et Mike sont très attachants, Splinter est émouvant, le méchant a un swag indéniable... Seul bémol, étant donné la fin du film, la suite va forcément s'éloigner du concept de base de TMNT. Mais ça me va, si ça reste aussi cool. 


 

Meg 2 – The Trench (En eaux très troubles),
Ben Wheatley, 2023

On avait vu le premier Meg avec mon pote Oud, et comme c'est le genre d'expérience qui forge une amitié, on s'est très logiquement retrouvés pour la suite (avec Hervé en prime, qui a payé très cher son billet pour un film qui n'en méritait quand même peut-être pas tant). Le film est bizarrement découpé en deux parties : la première moitié est relativement sérieuse, on suit nos héros coincés au fond des abysses, assiégés par des mégalodons, des personnages meurent (on s'en fout, mais c'est supposé être triste)... puis tout d'un coup, à mi-parcours, on bascule dans la comédie nanardesque qui s'assume, genre Megashark vs. Giant Octopus avec beaucoup plus de dérision et de pognon. Ça devient complètement con, mais aussi beaucoup plus marrant, et pour peu qu'on ne soit pas trop regardant, on rigole jusqu'au générique de fin. 


 

Nimona, Troy Quane et Nick Bruno, 2023

Nimona a été vendu comme un film d'animation qui parle de la différence, de l'acceptation et de quelques autres sujets sombres sous l'angle d'une comédie subversive et déjantée. Et pour tout dire, même si on peut y trouver ces aspects abordés (Bij a d'ailleurs été sincèrement touchée par certains passages), j'y ai surtout vu Netflix faire ce qu'on lui reproche souvent, à savoir pousser tous les potars des sujets prétendûment « edgy » (héros gay, anti-héroïne sans foi ni loi) pour au final ne pas en faire grand-chose. L'animation est somptueuse, le travail vocal excellent, mais Nimona ne m'a absolument pas convaincu avec son message au final parfaitement banal et conventionnel. C'est dommage, mais bon...


 

Le Grand Cirque, Booder et Gaëlle Falzerana, 2023

Heu... bon, j'étais au festival des Arts de la rue de mon village natal cet été, et parmi les animations il y avait la projection de ce film, suivie de l'intervention de deux clowns d'hôpital qui venaient expliquer un peu leur boulot. C'est peu dire que l'intervention était cent fois plus intéressante que le film, mais je vais devoir nuancer, car beaucoup de spectateurs ont été très sincèrement touchés par le long-métrage de Booder. 

Le film raconte l'histoire d'un comique un peu raté (Booder, donc) qui va découvrir le sacerdoce de clown d'hôpital. Au début, les soignants n'apprécient pas trop son approche iconoclaste du métier, mais finalement ça va. Il y a un twist (que je trouve assez naze) à la fin, donc je ne vous spoile pas tout, on sait jamais. On ne peut nier que le film a le cœur à la bonne place, comme on dit en anglais. On sent une vraie tendresse pour le monde du cirque et de ces artistes qui essaient d'égayer la vie des jeunes enfants malades (en même temps il faudrait être un sacré trouduc pour y trouver à redire). Après, ça accumule clichés et maladresses, les acteurs sont pas top (à part à la limite Adèle Pinckaers, qui s'en sort bien dans son rôle d'ado à fleur de peau), et même si les deux professionnels retenaient gentiment leurs coups après la séance, on devinait à leur discours que ce que montrait le film n'a absolument rien à voir avec leur quotidien. C'en serait presque gênant, si ce n'était aussi sincère.


2 commentaires:

Dimitri a dit…

Pour Nimona, c'était à la base un webcomic beaucoup plus sanglant et "subversif", qui à la base devait être adapté par... Disney.

Assez étrange, on est d'accord.
Mais Disney a fini par abandonner le projet et le studio (plusieurs sources parlent de questions financières, mais aussi... des questions LGBT+ que Disney aurait voulu passer sous le tapis).

En résulte un film assez tiède sur ces questions, mais honnêtement mimi tout plein. Je sais qu'il m'aurait fait beaucoup de bien à voir étant petit.

(Après, c'est vrai que l'histoire de base est mieux)

Neil a dit…

Oui, j'ai commencé à lire le comics et... bon, déjà, le gap graphique est vertigineux, mais surtout ça a l'air d'être dans une ambiance complètement différente. Je suis curieux du coup, j'essaierai de le finir un de ces jours.