Ex nihilo Neil

15 septembre 2023

Le mal habite au 3

 

Comme je le disais, tous les ans, je découvre un nouveau Resident Evil. Je me suis surpris à apprécier la saga de Capcom avec le 2, je ne pouvais pas être déçu par le 3 qui est clairement une suite directe, voire un gros spin-off : les mécaniques sont les mêmes (avec le Nemesis en guise de Mr X sous stéroïdes), les lieux sont les mêmes (Racoon City, ses rues envahies, son commissariat, ses laboratoires souterrains...) et l'histoire est toujours aussi joyeusement débile. Cette fois on incarne Jill Valentine, flic armée jusqu'aux dents et ce qu'on fait sûrement de plus proche d'une « femme forte » dans cette licence (c'est-à-dire une Mary Sue). Et de temps en temps Carlos, son soupirant très, très lourd mais un peu rigolo.

« Jésus-Christ a inventé la résurrection, et franchement je suis fan ! »

C'est con, ça survit à des trucs absurdement létaux, ça dragouille en pleine apocalypse, ça fait des blagues toutes nulles en situation de danger de mort, mais ça cherche aussi des objets, ça résout des énigmes et ça esquive les zombis, le tout servi par un RE Engine époustouflant. Parce que p... qu'est-ce qu'ils sont beaux, ces remakes, c'est ouf.

Bref, en fonction des soldes, l'année prochaine ce sera RE VIII ou RE 4 remake, mais ce sera.

13 septembre 2023

Petit tower defense

Pendant l'été, j'ai travaillé sur mon roman, pourchassé les Poï'z mais aussi joué à des jeux vidéo, parce que je ne peux pas m'en empêcher. Après avoir refait une demi-douzaine d'heures sur Papers, Please! (le temps de récupérer quelques succès qui me manquaient), je suis tombé sur une vidéo d'ExServ qui conseillait l'accès anticipé de Thronefall, et j'ai plongé dedans avec délice. 

Déjà, c'est super mignon !

Thronefall est une variation autour des concepts de STR (stratégie temps réel) et de tower defense, dans une approche minimaliste. Je sais ça fait un peu péteux, mais c'est vrai. Vous dirigez un petit roi à cheval qui va utiliser son petit trésor pour installer son petit château, puis quelques petites bicoques qui lui rapporteront un peu d'argent tous les matins. La nuit, vous affrontez des vagues d'ennemis. Le jour, vous dépensez votre argent en ajoutant des tours et autres casernes. C'est tout bête mais ça marche super bien.


Bien sûr il y a plein de petites subtilités et chaque victoire (ou défaite) est l'occasion de débloquer des modificateurs qui vous simplifieront la vie (ou vous la compliqueront pour booster l'XP acquise in fine). Quatre maps sont déjà disponibles et je ne doute pas que la petite équipe de Grizzly Games en proposera rapidement plein d'autres. J'y ai passé huit heures de plaisir ; pour un accès anticipé à 7 euros, je ne trouve pas ça très cher.

11 septembre 2023

En eaux moins troubles


En matière de jeux vidéo, j'ai des petites traditions : tous les ans, une run de Sekiro, un Resident Evil (je suis sur le 3 en ce moment) et, vers la rentrée, un jeu qui se passe sur l'eau, par nostalgie pour les vacances. Et cette année, je suis gâté !

Dave the Diver a fait son petit buzz, et ce n'est pas pour rien. Vous incarnez Dave, qui est... plongeur, et vous passez vos journées à pêcher les poissons chatoyants d'un lagon enchanteur qui se reconfigure régulièrement (c'est le côté roguelite), et vos nuits à tenir tant bien que mal un restaurant de sushis où vous servez lesdits poissons (c'est le côté gestion). Le tout mâtiné d'une multitude de mini-jeux plus ou moins cons mais toujours sympas (c'est le côté Warioware), de petites animations à gros pixels hilarantes et de personnages hauts en couleurs.

Prends ça, sale poiscaille !

 

Dave the Diver, c'est un petit vortex qui va aspirer votre temps libre. Vous allez enchaîner les plongées, défoncer l'écosystème invulnérable de ce lagon merveilleux (ouais, si on veut ergoter, l'aspect écologique du jeu est vraiment au ras du sable, plus « Costa Croisière » que « WWF ») et vous prendre la tête sur le menu du soir, en vous efforçant de pêcher du marlin pour la grande « soirée de l'Espadon » du lendemain tout en remplissant trois millions de missions. C'est vraiment cool, et très joli. J'y ai passé une petite trentaine d'heures avant de voir le générique de fin, qui ne marque pas vraiment la fin de l'aventure, mais pour moi c'est bon, j'arrête là sans regret. Je me suis bien amusé mais j'ai d'autres jeux sur le feu. Bij reprendra peut-être le resto dans la foulée...

08 septembre 2023

Les nouveaux films de l'été

 Mais l'été, c'est aussi une période de sortie de films ! Alors c'est parti pour le tour des blockbusters (et quelques surprises, pas forcément bonnes).


Barbie, Gerat Gerwig, 2023

On le savait depuis un moment, le film Barbie ne serait pas une énième mièvrerie du calibre des épouvantables direct-to-vidéo qui fascinaient ma petite-cousine fut un temps (elle vient de passer le bac, elle va mieux). Entre les acteurs impliqués (Margot Robbie et Ryan Gosling, pas le genre à jouer les potiches) et la réalisatrice féministe, on s'attendait à une relecture décapante du mythe de la poupée aux formes parfaites. Le résultat est sans doute ce qu'on pouvait espérer de mieux.

Gerwig réussit à conjuguer tous les aspects de la licence Barbie, de la réelle volonté émancipatrice du concept d'origine (Barbie est la première poupée qui ne soit pas un poupon, permettant ainsi aux petites filles de jouer à autre chose qu'à la maman) aux conséquences néfastes d'un modèle de perfection inatteignable, en passant par toutes les phases incroyables qu'a traversées la gamme (Skipper Adolescence avec les seins qui poussent constituant pour moi un sommet). L'ensemble est drôle, bien mené, pas du tout innocent, extrêmement bien joué et prend place dans des décors incroyables. Même si je trouve personnellement que Ken prend un peu trop de place au bout d'un moment (mais comment critiquer le patriarcat sans le mettre au centre du débat ?), j'estime personnellement qu'on a là un sans-faute.


 

Teenage Mutant Ninja Turtles – Mutant Mayhem
(Ninja Turtles – Teenage Years),
Jeff Rowe, 2023

Tortues Ninjas est une licence capable du meilleur (le film de 1990) comme du pire (le film de 2014), et là je vous le dis cash : on est dans le meilleur. Mutant Mayhem reboote le concept, vire le superflu, réinvente plusieurs aspects et adopte le style visuel virtuose à la mode depuis Spider-Man into the Spider-Verse. Jeff Rowe ayant officié sur l'excellent Mitchells vs the Machines, le résultat est virevoltant et totalement, irrémédiablement, intrinsèquement fun. J'y ai emmené mon neveu et une nièce, ils ne connaissaient rien aux tortues ninjas et ont adoré, et moi aussi. Leo, Raph, Don et Mike sont très attachants, Splinter est émouvant, le méchant a un swag indéniable... Seul bémol, étant donné la fin du film, la suite va forcément s'éloigner du concept de base de TMNT. Mais ça me va, si ça reste aussi cool. 


 

Meg 2 – The Trench (En eaux très troubles),
Ben Wheatley, 2023

On avait vu le premier Meg avec mon pote Oud, et comme c'est le genre d'expérience qui forge une amitié, on s'est très logiquement retrouvés pour la suite (avec Hervé en prime, qui a payé très cher son billet pour un film qui n'en méritait quand même peut-être pas tant). Le film est bizarrement découpé en deux parties : la première moitié est relativement sérieuse, on suit nos héros coincés au fond des abysses, assiégés par des mégalodons, des personnages meurent (on s'en fout, mais c'est supposé être triste)... puis tout d'un coup, à mi-parcours, on bascule dans la comédie nanardesque qui s'assume, genre Megashark vs. Giant Octopus avec beaucoup plus de dérision et de pognon. Ça devient complètement con, mais aussi beaucoup plus marrant, et pour peu qu'on ne soit pas trop regardant, on rigole jusqu'au générique de fin. 


 

Nimona, Troy Quane et Nick Bruno, 2023

Nimona a été vendu comme un film d'animation qui parle de la différence, de l'acceptation et de quelques autres sujets sombres sous l'angle d'une comédie subversive et déjantée. Et pour tout dire, même si on peut y trouver ces aspects abordés (Bij a d'ailleurs été sincèrement touchée par certains passages), j'y ai surtout vu Netflix faire ce qu'on lui reproche souvent, à savoir pousser tous les potars des sujets prétendûment « edgy » (héros gay, anti-héroïne sans foi ni loi) pour au final ne pas en faire grand-chose. L'animation est somptueuse, le travail vocal excellent, mais Nimona ne m'a absolument pas convaincu avec son message au final parfaitement banal et conventionnel. C'est dommage, mais bon...


 

Le Grand Cirque, Booder et Gaëlle Falzerana, 2023

Heu... bon, j'étais au festival des Arts de la rue de mon village natal cet été, et parmi les animations il y avait la projection de ce film, suivie de l'intervention de deux clowns d'hôpital qui venaient expliquer un peu leur boulot. C'est peu dire que l'intervention était cent fois plus intéressante que le film, mais je vais devoir nuancer, car beaucoup de spectateurs ont été très sincèrement touchés par le long-métrage de Booder. 

Le film raconte l'histoire d'un comique un peu raté (Booder, donc) qui va découvrir le sacerdoce de clown d'hôpital. Au début, les soignants n'apprécient pas trop son approche iconoclaste du métier, mais finalement ça va. Il y a un twist (que je trouve assez naze) à la fin, donc je ne vous spoile pas tout, on sait jamais. On ne peut nier que le film a le cœur à la bonne place, comme on dit en anglais. On sent une vraie tendresse pour le monde du cirque et de ces artistes qui essaient d'égayer la vie des jeunes enfants malades (en même temps il faudrait être un sacré trouduc pour y trouver à redire). Après, ça accumule clichés et maladresses, les acteurs sont pas top (à part à la limite Adèle Pinckaers, qui s'en sort bien dans son rôle d'ado à fleur de peau), et même si les deux professionnels retenaient gentiment leurs coups après la séance, on devinait à leur discours que ce que montrait le film n'a absolument rien à voir avec leur quotidien. C'en serait presque gênant, si ce n'était aussi sincère.


06 septembre 2023

04 septembre 2023

Les vieux films de l'été

Les vacances, c'est aussi l'occasion de rattraper son retard sur de vieux films jamais vus. Et le moins qu'on puisse dire c'est que cette année j'ai fait dans la variété...


The Third Man (Le Troisième Homme), Carol Reed, 1949

Je relisais le Dossier noir, tome 2,5 de la Ligue des gentlemen extraordinaires où l'on croise Harry Lime, qui y est décrit comme le mal incarné, et je me suis demandé qui était vraiment ce personnage. Je me suis donc procuré ce Troisième Homme, archétype du film noir tourné dans une Vienne dévastée au sortir de la guerre. On y suit Holly Martins, un auteur américain venu retrouvé son vieil ami Lime qui lui a proposé du boulot. Las, ce dernier vient de décéder, et il ne peut assister qu'à son enterrement. Pourtant la police locale (dans une ville séparée en quatre partie, un peu comme Berlin à l'époque) s'intéresse beaucoup à ce Lime, qui semble tremper dans des affaires louches. Et quand il finit par se montrer (spoil), interprété avec la majesté qui le caractérise par Orson Welles, et par expliquer sa vision du monde... oui, c'est sans doute le mal incarné.

Ce film est un classique, et ce n'est pas pour rien. Il se situe dans cette zone grise entre le bien et le mal qui sied si bien au film noir, et m'a rappelé M le Maudit (sans doute à cause du décor germanique). Magnifique et fascinant.


 

Ladyhawke (Ladyhake, la femme de la nuit),
Richard Donner, 1985

Un film qui traînait dans mes vieux DVD achetés en gros sans que je n'aie jamais eu l'occasion de le lancer. Ladyhawke est pourtant une curiosité, mettant en scène Rutger Hauer, Matthew Broderick et Michelle Pfeiffer dans une sorte de conte médiéval à base de malédiction. Il n'est pas dénué de charme, notamment grâce à son casting qu'on ne peut pas taxer d'amateurisme, mais ce ne sera pas non plus un coup de foudre pour l'amateur de grande saga de fantasy.



Kubo and the Two Strings (Kubo et l'armure magique),
Travis Knight, 2016

J'ai tellement entendu parler de ce film, et tellement en bien, que je m'attendais à une perle, une de ces merveilles cachées qui vous retournent. Ma déception a été à l'aune de mes espoirs. Kubo n'est pas mauvais, il est même stupéfiant techniquement (c'est de la stop-motion, pas de la synthèse, et c'est incroyable quand on voit le résultat), et son histoire qui tire clairement sur le conte japonais a du chien. Mais il y a un déséquilibre terrible entre le ton de l'intrigue, sombre et onirique, et l'humour omniprésent des personnages qui font des blagues et des jeux de mots toutes les deux phrases. Ce n'est pas mal joué (bon sang, c'est Matthew McConaughey et Charlize Theron), mais ça casse immédiatement la vibe. Vraiment dommage, sans ça le film aurait été une très grande fresque de l'animation américaine. En plus c'est le réalisateur de Bumblebee !

 

Scoob! (Scooby !), Tony Cervone, 2020

Un film sur Scooby-Doo, un de plus me direz-vous. Certes, mais quand c'est bon, faut pas cracher dans la soupe. Ce Scoob! raconte les origines du tandem Scooby/Sammy, leur rencontre, et propose une intrigue tout à fait convaincante avec, en outre, pas mal de références aux autres productions Hanna-Barbera (la principale étant le méchant ici incarné par Dick Dastardly, alias Satanas en VF, malheureusement sans la voix mémorable de Philippe Dumat). C'est plein d'énergie, très bien animé, et franchement ça se mange sans faim. Pour tous les fans de la licence Scooby.

01 septembre 2023

Soirée nanars


La soirée nanars quand les copains sont à la maison, c'est une tradition, pas question de s'en passer. Au bout d'un certain nombre de manipulations télévisuelles, nous avons finalement réussi à voir trois films dont l'enchaînement logique devrait assez facilement vous sauter aux yeux...


Ça va sûrement vous surprendre (enfin... peut-être), mais Atomic Shark est largement en tête du podium. Au sens où c'est un vrai film, quoique de série Z. Il a probablement existé un document intitulé « scénario », des acteurs ont été payés, des cadreurs malmenés et une équipe d'effets spéciaux stipendiée à coups de sandwichs pour accoucher de cette histoire aberrante de requin radioactif (la science nanarde est au sommet durant les explications techniques) dont l'aileron fulmine en permanence et qui menace de passer en masse critique sitôt qu'il sort de l'eau. C'est con comme la pluie et plutôt marrant.

Jurassic Planet, pour sa part, est largement sous la barre du Z malgré ses ambitions démesurées de mélanger Pitch Black et Jurassic World (pas Park, hein, faut pas déconner !). C'est mauvais, mais certains acteurs étonnamment à fond surnagent par moment, et même si mes souvenirs commencent à se faire brumeux je crois que quelques twists nous ont surpris. Pas parce qu'on ne les a pas vu venir, hein, mais parce qu'il y avait des twists, ce qui n'est pas nécessaire dans ce genre de film.

Quant à Jurassic Shark, cette fois on entre clairement dans la catégorie « film de potes tourné pendant les vacances avec trois dollars et un pack de bières ». C'est hideux, ça n'a ni queue ni tête, l'objectif est moins de viser une distribution publique que de mettre en valeur les actrices copines prêtes à montrer leurs boobs, mais une fois qu'on a compris ça c'est un divertissement passable.