Ex nihilo Neil

13 septembre 2024

Les flammes de l'industrie

 

Le Bonheur : allégorie.

Après cinq ans de développement assidu, ça y est, Satisfactory est enfin sorti en version 1.0, et j'en ai déjà pris pour six heures au moment où j'écris ces lignes...

J'ai déjà longuement parlé de ce jeu incroyable où vous débarquez sur une planète sauvage et belle pour l'exploiter jusqu'au trognon. Vous explorez, vous cartographiez, vous analysez mais surtout vous minez, vous transformez, vous assemblez, vous expédiez. La 1.0 ajoute plein de petits trucs délicieux, de la qualité de vie et une « histoire », qui pour le moment est très discrète, mais c'est sûrement ce qu'il y avait de mieux à faire. Satisfactory n'est pas un jeu narratif à la Subnautica, c'est un immense bac à sable merveilleux où on peut se perdre des heures et des heures à tirer un câble pour exploiter un gisement de soufre perdu dans la pampa, optimiser la production de batteries ou rajouter quinze générateurs à essence parce qu'on en a assez de galérer niveau électricité. 

« L'ancien monde brûlera dans les flammes de l'industrie.
Les forêts tomberont. Un nouvel ordre naîtra.
 » 

Satisfactory c'est le bonheur, et si je m'arrête ce week-end, c'est vraiment parce que je dois aller à Annecy fêter l'anniversaire d'une copine (ça me fera sûrement du bien de m'aérer un brin), deux bonnes raisons pour ne pas garantir un post lundi prochain...

11 septembre 2024

L'été des super-héros vintage

 


Si les super-héros sont à la mode au cinéma depuis une dizaine d'années (en fait plutôt une vingtaine, mais le MCU a tendance à occulter tout ça), ils l'étaient déjà sur le petit écran dans les années 1990, et tous les lecteurs et lectrices de ce blog se souviennent la larme à l'œil de la fameuse série Batman de Bruce Timm et Paul Dini. 

L'heure étant à la nécrophilie nostalgie et à la profanation réexploitation des vieilles licences, il se trouve que les trois séries de super-héros majeures des années 1990 ont été ressuscitées récemment et, c'est sans doute le plus étonnant, de plutôt belle manière. Suivez-moi, mes amis...


Commençons par le plus célèbre des super-héros, celui que DC n'a jamais eu peur de surexploiter à toutes les sauces, ce brave fils de Krypton, Superman ! My Adventures with Superman est une série très facile à résumer : c'est Superman avec des graphismes à la Totally Spies. Et avant que vous ne hurliez à la lune, je vous le dis tout net : c'est une très bonne idée. C'est un choix visuel fort, marquant, hyper expressif et dynamique. Ça donne à Clark et Loïs un côté juvénile parfaitement raccord avec le ton de la série, léger quand il le faut (c'est sûrement la version la plus adorable de ce couple légendaire), grave le reste du temps (car l'intrigue pique à droite à gauche dans les dernières variations sur le personnage, et notamment beaucoup à Invincible, ce qui est un juste retour des choses).

Le résultat est une série très plaisante à suivre, pleine de réinventions de personnages (toute la backstory de Livewire, notamment), de combats épiques, de gags drôles et d'une histoire d'amour trop cute. Déjà deux saisons, et on sera au rendez-vous de la troisième.



Marvel n'a jamais brillé dans le domaine de l'animation, surtout comparé aux séries disruptives de DC. Pourtant il y a une série qui a remporté tous les suffrages : les fameux X-Men des années 1990. Il faut dire qu'ils y allaient à fond, compensant la (relative) faiblesse de l'animation par un foisonnement d'intrigues et de personnages directement tirés de plus de trente ans de comics cumulés. Évidemment, quand Disney a repris la franchise qui appartenait à la Fox, le studio s'est dit qu'il fallait capitaliser sur cet héritage et a lancé le projet X-Men '97, qui se veut la suite directe de cette série culte. Et ça marche.

Alors attention, vous avez intérêt à avoir fait vos devoirs parce que les personnages ne sont pas particulièrement expliqués, on reprend vraiment comme à l'époque : Xavier est chez les Shi'ar, Magneto reprend l'école, Scott et Jean essaient de vivre leur vie... Et comme à l'époque les événements s'enchaînent très vite, cette fois basés sur un arc de comics publié quand j'étais étudiant : Opération Tolérance Zéro. Le résultat est vraiment très proche de la série de l'époque, avec ses défauts et ses qualités, et surtout son ton sombre à base de racisme anti-mutant contrebalancé par des couleurs vives très typées comics. En tout cas elle devrait combler les fans à qui elle a manqué, faute de réinventer la roue.



Bien sûr, qu'ils allaient aussi creuser pour déterrer ce cadavre-là. C'était trop beau. Pourtant il y en a eu des séries Batman, depuis la cultissime de 1992, mais celle-là a tant marqué qu'il fallait capitaliser dessus. Et ils n'ont pas fait les choses à moitié : ils ont carrément été chercher Bruce Timm pour lui demander de réinventer le concept. Et vous savez pas le pire ? Il a réussi !

Batman: Caped Crusader n'est pas un hommage plein de clins d'œil à la vieille série, ou plutôt ce n'est pas que ça. C'est une vraie réinvention, pleine d'idées, avec un ton bien à elle, plus sombre, plus mature sans tomber dans le « dark emo ». Un Batman plus jeune, très low-tech, sans gros ordinateur ou super gadgets, qui mène de vraies enquêtes de détective dans une Gotham City sombre et poussiéreuse...

Y en a forcément qui râlent parce qu'on a wokisé le tout, et il faut dire qu'ils n'y sont pas allés à moitié, avec un Jim Gordon noir (en même temps, un commissaire de police black, quelle idée originale !), une Montoya lesbienne (ce qu'elle est canoniquement depuis 2006) et un Pingouin femme (ce qui a le mérite de porter un autre éclairage sur le personnage). On notera aussi un choix de design nettement plus... charpenté, pour les personnages féminins, qui ne ressemblent plus à des pin-up des années 1940, ce qui me semble une évolution tout à fait louable. Et surtout on revient à ce ton sombre, ambigu, où chaque victoire de notre héros laisse un goût amer... comme dans la vieille série. 

Ce sera sans doute âprement discuté dans l'avenir, mais j'ai trouvé que c'était une franche réussite pleine d'excellentes idées. Elle ne révolutionnera pas l'animation comme l'a fait sa grande sœur (pour ce genre de défis, la saison 2 d'Arcane arrive prochainement), mais elle est une digne héritière qui ne se contente pas de refaire la même chose, mais prend des risques et innove. Chapeau bas.

Eh oui, évidemment qu'il y a Harley Quinn.
Réinventée. Par son créateur.



09 septembre 2024

Une bonne tranche de Gruyères

 

Il y a une semaine, nous sommes allés en Suisse voir la belle-famille, et c'était très cool. On a notamment visité la région de Gruyères, village bien connu pour être l'origine du fromage du même nom, mais aussi pour son joli lac et son château.

Le village de Gruyères est absolument charmant et invite à la balade.

Le lac de Morlon, situé non loin, pause tout à fait indiquée pour un joyeux pique-nique
en famille.

La ville est émaillée de nombreuses œuvres d'art magnifiques, mettant en avant
le style néoclassique typique du canton de Fribourg.

En plus, les locaux sont adorables et très accueillants.

Vraiment, ils se plient en quatre pour vous aider.


On a même vu quelques bestioles que je n'ai malheureusement pas su
identifier... si quelqu'un a une idée ?

Bon, vous l'aurez compris, Gruyères c'est aussi là que H. R. Giger a fondé son musée perso, que j'ai visité avec ma belle-sœur pendant que Bij et nos deux nièces allaient plutôt se balader dans le joli château local. L'endroit est assez incroyable, et le café à côté, entièrement décoré dans le plus pur style Alien, l'est tout autant.



06 septembre 2024

Deadpool and the gang

 


Revenons sur le seul film MCU de l'année, puisque Marvel a décidé de calmer un peu le jeu après plusieurs résultats décevants au box-office (et à la qualité franchement médiocre, mais ce n'est pas ça qui les a fait changer d'avis). 

Avant de spoiler, une opinion générale et personnelle : j'ai beaucoup aimé Deadpool & Wolverine. Ce n'est absolument pas pour les enfants (il est noté R aux États-Unis, soit interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) : c'est très violent (même si c'est du gore rigolo) et c'est très vulgaire (mais ce n'est pas très transgressif, hein, ne vous inquiétez pas). Pourtant, derrière la patine provoc qui en fait des caisses, c'est sûrement le film du MCU avec le plus de cœur depuis Les Gardiens de la galaxie 3, ce qui n'est pas rien. Et aussi celui qui a le plus de choses à dire, l'aspect méta de Deadpool servant enfin un propos qui, s'il n'est pas essentiel, reste agréable et pertinent. 

Bon, ceci étant dit, passons aux choses sérieuses...


Donc, dans D&W, nous avons le grand retour d'Hugh Jackman qui nous rappelle à quel point il est le meilleur casting ciné de tout l'univers Marvel, ce qui est d'autant plus incroyable qu'il est là depuis le premier X-Men, le film qui a lancé la mode des super-héros au cinéma en 2000. Vingt-quatre ans plus tard, il est toujours à fond, toujours incroyable, toujours monstrueux de charisme. Ryan Reynolds l'a bien compris et lui sert la soupe en se contentant de faire des blagues vaseuses toutes les trois secondes, en bon faire-valoir qui sait où se situe l'intérêt du film.

Jackman, toujours à fond, et en costume jaune pour
le plus grand bonheur des fans.

Mais la vraie surprise, c'est l'hommage permanent et totalement inattendu aux films de super-héros de la Fox, de Daredevil aux Quatre Fantastiques en passant par Blade, Elektra, les divers X-Men ou même le film annulé Gambit. Des personnages (et des acteurs) qui se voient enfin octroyée la chance d'une conclusion, avec de petits coups de génie par moment et des clins d'œil permanents pour les vieux fans. Alors oui, le film est sans doute moins fort si vous n'avez pas vu (subi ?) tous ces films à leur sortie, mais si vous êtes comme moi et que vous vous êtes tapé Les Quatre Fantastiques avec Chris Evans en Johnny Storm, vous allez kiffer.

Ce passage m'a littéralement fait hurler de rire.

Et même si c'est bien sûr déguisé en blague, c'est un vrai hommage à ces films bourrés d'imperfections, mais qui ont existé et bercé les après-midis estivaux de millions de personnes entre deux sorties un peu plus sérieuses, qui ont essuyé les plâtres, qui ont testé les limites d'un genre en devenir. On n'attendait pas autant de reconnaissance de la part d'un film Deadpool.

À côté de ça, forcément, la vraie intrigue du film est un peu pâlichonne. La méchante Cassandra Nova, jouée par une Emma Corrin que j'ai trouvée à fond, n'a pas assez de place à l'écran pour vraiment marquer. L'histoire avec la TVA sent le rafistolage de dernière minute (le scénario aurait sans doute dû être beaucoup plus intégré à la saga Kang, mais celle-ci étant en phase de désintégration, il a fallu modifier plein d'éléments pour garder un semblant de cohérence). L'aspect méta du film n'en est que décuplé : d'un film qui se veut autoréflexif sur la fin de la période Fox (la 20th étant en cours de digestion par l'empire Disney), il devient en sus une allégorie de ce qui est en train de se passer chez les scénaristes du studio, obligés de réécrire la réalité de leur univers en temps réel pour rattraper les bourdes passées, dégager Kang, le multivers et toutes ces conneries pour essayer de retrouver un peu de souffle et, pourquoi pas, d'émotion. 

Franchement, on n'en attendait pas tant, et quelque part, c'est beau. Mais ça n'augure en rien de ce que sera la suite du MCU. On peut rester inquiet.


04 septembre 2024

Pirates fantômes ou fantômes pirates ?

 


Mon jeu sur l'eau de l'été a clairement été Shadow Gambit, dont j'avais testé la démo il y a un an et qui m'avait bien tapé dans l'œil. J'attendais une solde pour me l'offrir, et je n'ai pas regretté mon achat.

Shadow Gambit est le (malheureusement) dernier jeu du studio allemand Mimimi, dont je ne savais pas grand-chose en dehors du fait qu'il développait des jeux de niche de nature « infiltration ». D'ordinaire ce n'est pas du tout ma came, mais l'ambiance « pirates zombis » (zombis des Caraïbes, hein, pas zombi qui mange des cerveaux) m'avait immédiatement accroché et ne m'a plus lâché depuis la première partie lancée.

En gros, on dirige l'équipage du Red Marley, un vaisseau pirate qui vogue sur les eaux des Caraïbes Perdues, région maudite dirigée d'une main de fer par une sorte d'Inquisition, ce qui est inattendu car...


Chacun de nos gaillards dispose de quelques pouvoirs bien pratiques et il faut en choisir trois pour chaque mission. L'histoire est sympathique, on alterne des infiltrations un peu vénèr et des histoires d'équipage bon enfant sur le vaisseau, et globalement on est dans une joyeuse ambiance de frères (et sœurs) de la côte, unis dans leur détestation de l'ordre établi et leur soif d'aventures. 

On déplace ses boucaniers, on programme les actions à mener
en simultané et c'est parti pour la boucherie. Dans la bonne humeur.

J'ai achevé l'histoire principale et m'astreint désormais à finir chaque chasse aux trésors (un petit DLC gratuit qui propose quelques épreuves supplémentaires), j'essaie d'obtenir tous les succès et de débloquer le perso caché, après quoi je ferai sûrement une pause en attendant d'acheter les deux DLC payants qui promettent plein de nouvelles aventures.

C'est que c'est pas tout ça, mais le 10 septembre, il y a autre chose qui arrive...

Oooooh oui...

 

02 septembre 2024

Films de l'été

 L'été c'est aussi l'occasion de voir des films récents et de découvrir des vieux trucs ratés... et cette année y a de tout, du bon et du moins bon (et je parlerai de Deadpool & Wolverine dans un post dédié parce que j'ai des choses à dire).


Le Comte de Monte Cristo,
Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, 2024

Allez, on commence direct par un gros morceau à côté duquel personne n'a pu passer. Après les deux moyens Trois Mousquetaires (ce qui devrait faire six mousquetaires alors qu'en fait, ils sont quatre, le saviez-vous ?), le cinéma français enchaîne les adaptations d'Alexandre Dumas, cette fois avec la star du moment, Pierre Niney. Et franchement c'est très bien. Évidemment l'adaptation, pour tenir en trois « petites » heures, a dû raboter des pans entiers de l'intrigue, fusionner quelques personnages et zapper des centaines de pages, mais le résultat retrouve le souffle épique du meilleur roman de Dudu. Pierre Niney est impeccable, les trois méchants bien interprétés et malgré quelques erreurs de casting (les petits jeunes ne sont vraiment pas à la hauteur des comédiens confirmés), on passe un bon moment sans regarder sa montre. Au point que mes ados de petites-cousines sont allées le voir deux fois, ce que je prends pour un bon signe pour l'avenir.


Alien Romulus,
Fede Álvarez, 2024

Depuis 1997 on n'avait pas eu un film Alien un peu correct, et ça commençait à faire vraiment long, alors je ne vais pas bouder mon plaisir : Romulus est un super film autant qu'une lettre d'amour à la franchise, comme on dit. Alors oui il est plus tendu qu'effrayant, oui le casting de jeunes premiers fait un peu tache, surtout vu les thématiques, mais en dehors de ça, qu'est-ce que c'est beau, qu'est-ce que c'est bien filmé, qu'est-ce que ça fait plaisir ! Au-delà d'un scénario malin et bien mené, on se retrouve avec des clins d'œil jamais lourdingues à tous les films, d'Alien à Alien: Resurrection, en passant par une référence cohérente à Prometheus (une performance quand on connaît le bordel narratif du film de Ridley Scott), des visuels à tomber et même des regards en coin vers Alien Isolation, le meilleur jeu Alien jamais créé (le réalisateur y a joué, ça crève les yeux). C'est une petite pépite qui s'insère parfaitement dans le canon, ajoutant juste ce qu'il faut (vous saviez comment le chestburster devient un xénomorphe adulte ? eh ben y a une phase cocon qu'on n'avait jamais vue encore), et j'espère vraiment qu'il y en aura d'autres.


Trap,
M. Night Shyamalan, 2024

Comme je l'ai déjà écrit, Shyamalan, c'est tout l'un ou tout l'autre. Quand on rentre dedans, c'est magique, mais si le moindre petit détail vous sort de l'intrigue, le charme est rompu et vous réalisez à quel point c'est débile et prétentieux. L'avantage avec Trap, c'est que les coutures sont tellement grosses qu'il devrait mettre tout le monde d'accord. La première moitié pourrait passer pour un honnête thriller de deuxième partie de soirée sur M6 (ce qui ne va déjà pas bien loin pour un réalisateur qu'on qualifiait à une époque de « nouveau Spielberg »), mais sitôt que les personnages sortent du concert, tout s'effondre et Shyamalan court après les twists laborieux. Ça en devient presque gênant, et le sentiment « Hollywood Night » foireux prend le pas sur tout le reste, malgré la bonne volonté de Josh Hartnett qui se donne à fond et l'excellente prestation d'Ariel Donoghue (car on ne dira jamais assez que Shyamalan est un incroyable directeur de jeunes acteurs).

 The Vvitch: A New-England Folktale,
Robert Eggers, 2015

J'ai aussi rattrapé ce film devenu un classique depuis sa sortie il y a presque dix ans. The Vvitch conte l'histoire d'une petite famille de colons américains chassée de son village parce que le père est trop puritain (eh ben !), qui va se retrouver aux prises avec de mystérieuses puissances maléfiques. Très ancré dans la culture néo-anglaise de l'époque, le film se veut réaliste dans sa représentation de cette vie épouvantablement rude et difficile, notamment de la pression mise sur les différents rôles familiaux, en particulier féminins. En découle très logiquement une œuvre sur la charge mentale, la folie et la révolte, un film lourd et captivant de bout en bout. C'est aussi le film qui a révélé Anya Taylor-Joy au grand public, et il faut reconnaître qu'elle y est impressionnante.


Sing (Tous en scène), Garth Jennings, 2016

J'avais ouvertement snobé ce film en 2016 car il me semblait sans grand intérêt, mais je suis tombé récemment sur des extraits qui m'ont fait dire qu'il fallait peut-être y jeter un œil. Et c'était une expérience absolument fascinante ! Sing est un excellent sujet d'études pour comprendre l'écriture au cinéma. Je n'ai jamais vu un film qui en avait aussi peu à foutre de ses enjeux.  

Sing pose des situations classiques de scénario, genre une mère de famille surmenée qui voudrait devenir chanteuse, une musicienne qui veut réussir sans se faire diminuer par son mec, un brave gars doué pour le chant mais coincé par la carrière criminelle de son père... et n'en fait absolument rien. Les problèmes ne sont juste pas adressés, ou résolus sans explication. Le film se contente d'enchaîner les reprises musicales plus ou moins inspirées et se finit logiquement sur un grand concert durant lequel les différents arcs narratifs sont supposés trouver leur conclusion. Ce qui nous conduit à cette situation que je trouve incroyable : cette séquence finale est meilleure si vous n'avez pas vu le reste du film ! C'est tout simplement fascinant. Du coup je vous conseille de regarder juste les extraits de cette fin sur YouTube (notamment la cover de I'm Still Standing, emblématique du problème pour moi), et de vous contentez d'imaginer ce qui a pu mener jusque-là, parce que ce sera forcément mieux que ce qui se passe vraiment dans le film.


Sing 2 (Tous en scène 2), Garth Jennings, 2016

Du coup j'ai voulu voir la suite, qui reprend à peu près les mêmes éléments, pour me rendre compte. Et c'est à peu près le même problème, en moins bien géré puisqu'il y a encore plus de personnages, donc encore plus d'arcs narratifs à foirer. Signalons juste la présence de Bono en vieille star bougonne sur le retour, qui n'apporte pas grand-chose mais a dû coûter cher dans un film où les voix sont déjà assurées par des mégapointures du registre de Reese Whitherspoon, Scarlett Johansson ou Matthew McConaughey.