Ex nihilo Neil

07 janvier 2022

Le silence de l'agneau (et autres contes de Noël)

 

J'avais déjà vu un film d'horreur avec des moutons (Black Sheep, Jonathan King, 2006).

J'avais déjà vu un film d'horreur dans une étable isolée (Isolation, Billy O'Brien, 2005).

J'avais déjà vu des films d'horreur suédois (Morse, Tomas Alfredson, 2009), norvégiens (Troll Hunter, André Øvredal, 2011) et finlandais (Rare Exports, Jalmari Helander, 2011).

Mais je n'avais jamais vu de film d'horreur islandais dans une bergerie isolée avec des moutons ! Heureusement, Lamb vient combler cette intolérable lacune. 

Lamb est une sorte de conte très islandais (pour mieux appréhender l'ambiance du pays, je conseille la dernière vidéo de François Theurel, qui est très cool, comme souvent avec François Theurel), peu bavard, que certains esprits chagrins pourraient trouver un peu long, et dont le final semblera à la limite du grotesque à ceux qui auront soufflé pendant toute l'heure et demie précédente. Mais perso, j'ai trouvé ça plutôt classe, la réalisation est très réussie et le résultat tout à fait honorable. Je ne raconte pas ce qui s'y passe parce que tout spoil serait dommage (d'autant qu'il ne se passe pas grand-chose, c'est juste que le film prend son temps, ce qui est nécessaire vu son thème). Du beau film de genre.


Sinon j'ai enfin vu The Visit, le film qui marquait soi-disant le retour de M. Night Shyamalan dans le monde des bons films, en 2015 (après les abominables The Happening et After Earth)... et je confirme, c'est super bien. Shyamalan signe à la fois une comédie et un film d'horreur, sans jamais tomber dans la parodie facile. Il joue avec les clichés du genre et du found footage, mais aussi avec les attentes des habitués de ses films, pour un résultat franchement très réussi. Là aussi, hors de question que je déflore l'intrigue, c'est juste l'histoire de deux gamins qui vont rendre visite à leurs grands-parents. Rien de plus. Hé, hé... 


Et pour finir cette jolie trinité qui n'a rien à voir avec Noël, j'ai vu Midsommar, le deuxième film d'Ari Aster (réalisateur acclamé de Hereditary), où j'ai eu la joie de retrouver Florence Pugh (à peu près le seul truc potable de Hawkeye... mais je reparlerai de Hawkeye un autre jour) et William Jackson Harper (Chidi dans The Good Place, dans un rôle assez différent). Ah, Midsommar, comment résumer Midsommar ?

Vous voyez Kaamelott ? Bien, imaginez à quoi doit ressembler la fête des Moissons au pays de Galles. Vous l'avez, l'image ? Des traditions et des jeux complètement incompréhensibles, des repas absurdes où on est obligés d'avaler des trucs aberrants sous le regard insistant d'une centaine d'hôtes tous parfaitement sérieux ? Bien, maintenant remplacez le pays de Galles par la campagne suédoise, et Alexandre Astier par H. P. Lovecraft, et vous avez en gros Midsommar. Un groupe d'Américains vient observer une fête estivale dans une petite communauté de très amicaux blonds aux yeux bleus, et ça se passe très bien.

En vrai le film est saisissant, avec une photographie forte (on est sur un film d'horreur en plein jour, et en été dans le nord de la Suède, « en plein jour » prend tout son sens), des acteurs au cordeau, une mise en scène très ample et élégante, un sous-texte fort sur le traumatisme du deuil... Ce n'est pas si terrifiant (malgré quelques passages bien gores), mais l'ambiance est lourde et ne vous lâchera pas de sitôt.

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