Ex nihilo Neil

24 janvier 2022

Le mystère du septième matricule

 


Je viens enfin de finaliser ma collection de l'intégrale des œuvres de Keno Don Rosa, parues chez Glénat il y a quelques années déjà. Ça m'a pris du temps parce que j'ai fait un point d'honneur de ne les acheter qu'en soldes (cette collection est épouvantablement chère, à presque 30 euros le tome... oui, le personnage principal a peut-être un peu déteint sur moi).

Si vous êtes un lecteur régulier du blog vous connaissez déjà Don Rosa, grand auteur qui a magnifié les aventures de Picsou dans les années 1990, donnant une épaisseur et une cohérence inédites à l'univers des canards créé par Carl Barks quarante ans plus tôt. Je ne peux que vous en conseiller la lecture, c'est toujours aussi agréable aujourd'hui.

Mais Don Rosa, à la base, ce n'était pas un dessinateur mais un ingénieur en génie civil. D'où sa passion pour les histoires à base de transgression des lois de la physique, notamment. On connaît ses multiples tics d'écriture, mais aujourd'hui je vais aborder une anecdote que je n'ai pas souvent vue évoquée dans les articles le concernant.

En anglais, les Rapetou sont les Beagle Boys (Beagle comme...
beagle. La race de chien.) Et dans Ducktales, leurs noms commencent
tous par un B pour faire une allitération avec Beagle :
Bouncer, Big Time, Burger...
 

Si dans les versions animées, les frères Rapetou ont des noms (La Science, Burger, La Gonflette...), ce n'est pas le cas dans la BD, où ils sont tous strictement identiques et ne sont désignés que par leur matricule. Affiché en grand sur leur chandail, celui-ci est toujours composé de la même manière : le nombre 176, suivi d'une combinaison des trois chiffres 1, 7 et 6. 

Or, si vous avez fait des maths, vous savez que ça donne 3! combinaisons (factorielle 3, c'est-à-dire 1 × 2 × 3 = 6). À savoir : 176-176, 176-167, 176-671, 176-617, 176-716 et 176-761. Il ne peut donc théoriquement y avoir que six frères Rapetou. Or, ce n'est pas le cas.

En effet, Don Rosa en met systématiquement sept en scène. Pourquoi sept ? Parce que, précisément, il sait pertinemment qu'il ne peut y en avoir que six. Il joue donc sur cette impossibilité en évitant toujours très soigneusement de montrer tous les matricules dans la même case. Une blague de matheux, qui fait qu'on ne saura jamais quel est le septième matricule.

4 commentaires:

Vichenteku a dit…

Etant moi-même un immense fan du Monsieur, je les avais acheté sans attendre... Afin de me permettre cette folie (aux yeux d'un certain canard), j'avais jugé très opportun de ne pas nourrir ma fille aussi souvent que nécessaire et ne pas la changer aussi souvent qu'il l'aurait fallu. Mais bref, passons sur ces anecdotes qui pourrait m'amener en prison pour maltraitance animale, je voulais juste te remercier car c'est une anecdote que j'ignorais. Je vais donc les relire pour voir si je ne peux pas mettre en défaut cette énigme du septième Beagle Boys. Je dois t'avouer également que je regrette vraiment de ne pas être bilingue car du coup, pleins de choses échappent aux personnes comme moi qui sont tributaires de traducteur pas toujours à cheval sur l'exactitude de leur travail (cf. la trad de FF VII). En un mot, merci!!!

SammyDay a dit…

Je suppose que "Gracié" échappe à cette règle et n'est donc pas le matricule manquant.

Neil a dit…

En effet, Gracié (Blackheart Beagle), le grand-père des sept Rapetou qu'on connaît, arbore le matricule 186-802.
Il a eu trois enfants moustachus qui, bizarrement, ont le même matricule que plusieurs de leurs propres enfants : 176-617, 176-167 et 176-716 (peut-être les ont-ils transmis ?). On voit tout ça dans l'épisode 10 de La Jeunesse de Picsou.

Victor von Jul a dit…

Ca, c'est de l'anecdote de haut-vol, merci !