Ex nihilo Neil

24 mars 2023

Quelques films

Au moment où ce post est publié, je suis théoriquement en train de montrer les merveilles lisboètes à ma maman. Je vous raconterai peut-être ça lundi, en attendant voici quelques films vus récemment...


The Fabelmans, Steven Spielberg, 2023

Dans une interview célèbre (Inside Actors' Studio with Steven Spielberg), le réalisateur de Rencontre du 3e type se voit poser cette question : « Votre père était ingénieur en informatique, votre mère musicienne. Dans votre film, comment les humains communiquent-ils avec les extra-terrestres ? » Et Spielberg, abasourdi, de réaliser à quel point son art a été marqué par la relation compliquée de ses parents. Je me plais à penser que c'est à ce moment qu'est née l'idée de The Fabelmans, autobiographie sans doute un peu romancée mais fort sympathique du réalisateur. 

Le film évite notamment de tomber dans l'autocitation à tout prix (un truc à la Spielberg in Love, si vous voulez), se contentant d'une vision pudique et sensible d'un couple en train de se déchirer, et des influences de la future star de Hollywood. Avec en prime une dernière scène absolument incroyable et pourtant très probablement véridique.


Knock at the Cabin, M. Night Shyamalan, 2023

Shyamalan, quand on rentre dedans, c'est génial, mais si le film n'arrive pas à vous absorber, c'est foutu, vous allez passer une très longue heure et demie. Knock at the Cabin, comme Le Village, comme La Jeune Fille de l'eau, est à cette frontière très fine entre la fable grandiose et la naïveté ridicule. Vous verrez si ça marche pour vous, moi ça a plutôt fonctionné, notamment grâce à une réalisation toujours aussi excellente, une photographie très soignée et quelques numéros d'acteur, en particulier Dave Bautista, particulièrement réussis.


Mon crime, François Ozon, 2023

Je ne vais plus très souvent voir de films français, mais Ozon est généralement une valeur sûre. Mon Crime, adaptation (évidente) d'une pièce de théâtre, a le charme de l'époque dans laquelle il se situe, avec ses jolies couleurs et ses beaux costumes, et le piquant d'un conte féministe frontal mais plaisant. Après, il faut dépasser le jeu des comédiennes et comédiens, volontairement outrancier (pour faire « théâtre », j'imagine). Ça choque au début, mais on s'y fait vite, pour finir par apprécier les performances, notamment un Fabrice Luchini délicieux d'obséquiosité.


The Whale, Darren Aronofsky, 2023

Encore une adaptation d'une œuvre théâtrale, cette fois par Aronofsky, excusez du peu. The Whale marque le grand retour de Brendan Fraser au cinéma, après une absence liée à plusieurs drames épouvantables dans sa vie. Il est tout simplement parfait dans le rôle de cet obèse en fin de vie, désireux de se réconcilier avec sa fille. Celle-ci est jouée par Sadie Sink, qui illumine l'écran comme à son habitude (et si on m'avait dit un jour « Tu vas adorer, c'est un mélodrame avec George de la Jungle et Max de Stranger Things », je pense que j'aurais juste répondu « Kamoulox ! »). 

Ça reste un gros mélo, mais c'est très bien filmé (au point qu'il m'a bien fallu trois quarts d'heure pour réaliser que c'était une adaptation de pièce de théâtre, alors que l'unité de lieu et le découpage en actes sont pourtant évidents !) et très touchant.


65, Scott Beck et Bryan Woods, 2023

On espérait tous (enfin... moi en tout cas) une nouvelle licence forte à base de dinosaures, pour oublier les derniers Jurassic Trucs. C'est un échec. Empruntant à After Earth, à Alien Covenant et à Jurassic World 3, 65 réussit bien sûr à être meilleur que ses modèles (en même temps, v'là les modèles !) mais ne décolle jamais. On s'ennuie ferme sur cette Terre du Crétacé mal foutue (avec des forêts de chênes, qui n'existaient pas encore, et des ptérosaures qui battent des ailes, ce qu'ils ne faisaient pas), où semblent n'exister que des prédateurs obsédés par l'idée de bouffer nos héros. Au moins le film est-il peu bavard et a le bon goût de ne pas durer longtemps, mais c'est déjà trop. Il n'a même pas le souffle pour prétendre au titre de nanar, et s'installe dans la case Osef qu'on oublie sitôt qu'on l'a vu.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui mais dans 65 y a Adam Driver alors c’est bien. Merci