Ex nihilo Neil

26 mars 2021

Vikings, espions, bébé Yoda et canards

Le confinement est donc de retour (en quelque sorte, parce que, bon, déplacements libres dans un rayon de 10 km sans attestation, moi, ça change pas grand-chose à ma vie), du coup il faut s'occuper. Alors petit résumé des séries que j'ai vues récemment, si des fois ça vous tente...

 


Norsemen

Norsemen est une série de Jon Iver Hellgaker et Jonas Torgersen. Vous aurez rapidement inféré qu'il s'agit d'une série norvégienne à base de vikings, de drakkars et autres coups de hache.

Norsemen est surtout une très étrange formule que je résumerai ainsi :

C'est indéniablement une comédie, mais la production value extrêmement poussée la rend visuellement difficilement discernable d'une série « historique », « réaliste » (genre... Vikings. Ou Game of Thrones. Enfin, vous voyez, quoi !)

L'humour de Norsemen vient principalement du décalage entre un visuel de gros barbares tachés de sang et des dialogues très doux, prononcés très calmement avec un détachement particulier. On est en gros sur du Monty Python. Avec en prime un personnage principal dont la ressemblance avec Benjamin Brillaud, le barbu de la chaîne Nota Bene, est troublante.

Reste que, même si j'ai enchaîné les trois saisons (de six épisodes chacune, rien d'alarmant), je n'arrive toujours pas à déterminer si la série est très subtile ou super lourde (notamment en termes d'homophobie). Je vous laisse vous faire votre avis.




Agents of SHIELD

Agents of SHIELD, c'est mon petit plaisir coupable. La série n'a rien d'incroyable, les acteurs ne sont vraiment pas tourneboulants, mais les scénaristes sont capables de tout et on sent encore le fantôme de Joss Whedon planer au-dessus du script (j'ai écrit cette chronique avant que Whedon ne soit accusé de harcèlement moral par plusieurs acteurs/rices... fait chier !). Cette septième saison est a priori la dernière, et conclut les aventures de nos agents très spéciaux du MCU.

Et je l'ai regardée avec Bij à côté. C'est là que j'ai senti à quel point cette série était nawakesque : à chaque fois que Bij me demandait « et c'est qui lui ? » « et pourquoi il fait ça ? » « mais je croyais qu'il était gentil ? », j'en avais pour trois quarts d'heure d'explications très confuses pour finir par reconnaître que « je sais plus, mais sur le moment c'était logique ». Même après le visionnage d'un résumé des six premières saisons sur YouTube, je suis incapable de donner une explication satisfaisante. Ça part dans tous les sens. Mais c'est un peu cool.

Cette ultime saison parle de voyage temporel (parce qu'il faut bien justifier que nos héros ne subissent pas le Blip de Thanos), autant vous dire que ça n'arrange rien à la confusion, mais j'ai quand même apprécié.




The Mandalorian

Il y a quelques années, j'étais allé voir une mise en scène de La Garçonnière, de Billy Wilder, au Théâtre de Paris. J'en étais ressorti dubitatif. En effet, il était indéniable que la pièce était bonne, que les acteurs faisaient du bon travail, que les décors étaient somptueux et que la technique (un immense plateau tournant) avait de la gueule... mais c'était justement là que le bât blessait. La production était pharaonique, et ils n'en avaient fait qu'un spectacle parfaitement banal. Pas mauvais, hein, même plutôt bon, mais sans aucune fulgurance, sans rien qui dépasse, au point qu'en me dirigeant vers le métro, je commençais déjà à oublier ce qui s'y était passé. 

C'est exactement le même sentiment que je ressens devant The Mandalorian, saison 1 comme saison 2. C'est beau, c'est même magnifique, les acteurs sont bien castés et font leur job, mais tout ce talent et tout ce pognon ont été mis à disposition d'un créateur fainéant qui s'est contenté d'en faire un spectacle lambda. En l'occurrence, j'ai bien envie d'accuser Jon Favreau, qui apparaît à de nombreuses reprises dans le générique, et dont l'unique (mais assez grandiose) titre de gloire est d'avoir réalisé Iron Man, lançant ainsi le MCU. 

Oui, je le dis ici, l'écriture de The Mandalorian est fainéante, il n'y a aucune idée, aucune invention, les scènes d'action n'ont pas de punch, et les tentatives de grandes réflexions tombent systématiquement à plat. J'en prendrai pour exemple cette scène autour d'une table dans l'avant-dernier épisode, entre deux protagonistes et un officier nazi (oui, impérial, c'est pareil), qui aimerait sans doute évoquer du Tarantino mais qui ressemble davantage à ce qu'écrirait un élève de primaire si on lui demandait d'expliquer pourquoi la guerre, c'est pas bien (« Parce qu'y a des méchants, ben ils sont très méchants, et ils tuent des gens qui sont gentils ! »). 

J'ajoute que c'est la foire au fan-service décomplexé, au point que c'en est presque malaisant. Vous me direz, Star Wars, ça a toujours été ça, et vous aurez raison. D'ailleurs je ne vais pas dire que The Mandalorian, c'est nul. Mais je ne vais toujours pas crier au génie : avec des moyens pareils, j'attendais nettement mieux que « convenable ».




Ducktales

Ducktales est fini. La saison 3 a tout conclu. Et j'ai besoin de beaucoup plus de place pour dire tout ce que j'en pense, donc on y reviendra...


2 commentaires:

Oud a dit…

J'aime bien ton équation pour Norsemen. En plus tu oses parler de Monty Python ! Il faut que je vois ça :-)

Sur The Mandalorian, je suis d'accord que la série laisse un goût mitigé. D'un côté, je suis d'accord avec toi : avec tout ces moyens, le scénario et l'écriture auraient pu être plus originaux.
Mais d'un autre coté, moi, ce que j'aime énormément, c'est l'ambiance qui change par rapport à ce quoi je suis habitué avec Star Wars. The Mandalorian, c'est carrément un hommage aux westerns de Sergio Leone : le cow-boy solitaire, le désert (souvent présent), les lenteurs (les scènes d'actions qui ralentissent inopinément, d'où l'impression de "manque de punch"), la musique, le ton relativement neutre du héros en toute circonstance, l'humour pince sans-rire ! Honnêtement, regarde encore la séquence du "Bon, la Brute et le truand" où Clint Eastwood dit à Tuco "le monde se divise en 2 catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses." Franchement, tu pourrais remettre cette scène dans the Mandalorian sans aucun problème : tout s'y prête ! En somme pour moi, le vrai intérêt de la série est justement l’ambiance différente et cet hommage aux westerns de Sergio Leone. Après, si on n'est pas fan de westerns spagetthis, c'est vrai que ça perd un peu de saveur. C'est comme manger un sandwich jambon-beurre : le non-fan de Sergio Leone mange du pain de mie en triangle de la SNCF alors que le fan mange la même chose dans une baguette tradition. Bref le contenu est meilleur quand on est fan du contenant :-)

Neil a dit…

JE NE SUIS PAS D'ACCORDeuh... pardon, réflexe ^_^
Je comprends ce que tu veux dire et il est possible que je ne sois pas la cible (après tout, je ne suis pas un grand connaisseur de western).

Pour filer la métaphore du sandwich, je dirais que Mandalorian, c'est un sandwich de chez Paul. Ils ont un bon pain, des ingrédients propres, corrects, tous bien calibrés comme il faut. Mais y a pas l'ingrédient secret, le petit truc en plus, le brin de coriandre, la pincée de poivre de Timut. Tu sens que les mecs qui le font s'en foutent tellement qu'ils ont même pas pensé à cracher entre les deux pains. Quelle tristesse ;-D
(et quelle drôle de métaphore...)