Ex nihilo Neil

17 mai 2023

SF, fantasy et fantastique

 J'ai vu des films...

Guardians of the Galaxy, vol. 3, James Gunn, 2023

Je l'ai déjà dit, je n'attends plus grand-chose du MCU, et je partais battu d'avance voir ce film (surtout après le Christmas Special qui était franchement en-dessous de ce à quoi nous avait habitués James Gunn). J'avais tort et raison.

J'avais tort parce que ce troisième volume est bon. Il est même un peu plus que bon, c'est une vraie, digne conclusion à la trilogie des Gardiens de la galaxie, qui restera sans doute dans les mémoires comme un des arcs les plus solides de tout le MCU. Les personnages sont forts et bien campés, c'est drôle quand ça veut être drôle, triste quand ça veut être triste, dérangeant juste ce qu'il faut (le design des « copains d'avant » de Rocket relève du pur jus à cauchemar, et pourtant ils finissent par apparaître mignons), on a un caméo fort agréable de Nathan Fillion (acteur fétiche de Gunn) et le méchant est tout particulièrement réussi, surtout après la catastrophe Kang. Tout n'est pas parfait, mais ça fait du bien.

J'avais raison parce qu'il ne faut pas s'illusionner : ce film n'est pas la suite du MCU, c'est juste le baroud d'honneur de James Gunn qui s'en va après avoir signé chez la concurrence. Aucune chance que ce heureux hasard se répercute sur la suite de la licence : un miracle par an, c'est déjà beaucoup.



Suzume, Makoto Shinkai, 2023

Je n'ai pas vu d'autres films de Shinkai, qui semble être considéré comme le nouvel enfant prodige de l'animation japonaise (mais j'ai beaucoup entendu parler de Your Name et des Enfants du temps), je ne peux donc pas trop retracer la place de Suzume dans sa filmo. Mais le moins qu'on puisse dire c'est que ça m'a donné envie de me pencher dessus.

Suzume est un énorme bazar, un scénario délirant qu'on a sans cesse envie de rattacher à d'autres grands artistes, mais quand même surtout aux œuvres d'Hayao Miyazaki. Peut-être à cause des quarante milliards de références au studio Ghibli qui parsèment le film. C'est l'histoire d'une jeune lycéenne en jupe plissée (ok, j'ai déjà lu des mangas, ça me va) qui va parcourir le Japon avec son amoureux transformé en chaise (euh... ok) pour fermer des portes à travers lesquelles une grosse bestiole menace de passer (très bien) tout en pourchassant un chat qui parle (classique) et en rencontrant plein de gens formidables qui vont lui ouvrir l'esprit au passage (attends, je relie tout ça... wtf ?). Au début on trouve que c'est assez bateau et que ça en fait des caisses, mais... les personnages sont tellement à fond, le rythme est tellement bien mené qu'on finit par entrer dedans et par les rejoindre dans leur délire. Et c'est jouissif.



Donjons & Dragons – L'Honneur des voleurs,
John Francis Daley et Jonathan Goldstein, 2023

Mon histoire avec Donjons & Dragons au cinéma remonte au 11 septembre 2001 : j'étais en train de regarder la VHS du film, que j'avais louée au vidéoclub (je suis tellement vieux), et c'est en faisant une pause que j'ai découvert les images des deux tours (et je ne parle pas d'un crossover avec Le Seigneur des anneaux). Inutile de dire que ça m'a passablement traumatisé.

Depuis il y a eu d'autres films encore plus pourris (mais qui n'ont pas déclenché de catastrophes géopolitiques globales, accordons-leur ça), jusqu'à ce L'Honneur des voleurs, qui sort auréolé de bons échos. Mérités : c'est super bien. J'ai dû le voir en VF, car j'accompagnais mon neveu et ma nièce*, et même là c'était bien. Drôle, malin, référencé sans être lourdingue, bien écrit, bien joué (y a notamment Sophia Lillis, dont j'avais déjà parlé ici, et qui confirme son statut d'actrice à suivre), c'est un authentique bon film de divertissement qui réjouira autant les fans de JdR (qui reconnaîtront plein de situations bien connues) que de fantasy (qui n'y verront que du feu et passeront un excellent moment).

* Et non, ce n'était pas pour entendre les performances de Seb et Fred du Grenier, qui doublent deux morts-vivants à moment donné. Et heureusement, vu que c'est pile la scène où j'ai dû accompagner mon neveu jusqu'aux toilettes, donc je l'ai ratée !


Les Trois Mousquetaires – D'Artagnan,
Martin Bourboulon, 2023

Comme le rappelait Fabien Campaner dans sa regrettée émission On va faire cours, il sort en moyenne une adaptation cinéma des Trois Mousquetaires tous les cinq ans. Que vaut la dernière, dont on nous rebat les oreilles qu'il s'agirait du renouveau du film d'action français ? Ben y a du bon, et du moins bon.

Déjà, le bon : c'est beau. La photographie, la mise en scène (avec des combats plutôt bien chorégraphiés et bien filmés), l'étalonnage... tout ça a quand même la classe, et pas à rougir face à un blockbuster américain. Les décors et les costumes sont eux aussi très chouettes, ça ne fait jamais « GN pouilleux dans l'univers des Lames du cardinal ». Mais à côté de ça, les dialogues oscillent entre le « un peu inspiré » et le « franchement nul », débités par des acteurs eux aussi en porte-à-faux permanent. Personnellement, je n'ai jamais compris la hype autour de Vincent Cassel, dont je n'ai jamais trouvé le jeu convaincant, même dans La Haine. Romain Duris, il est bon quand il est très bien dirigé, et là c'est moyen. Tout le reste est à l'avenant, ce qui fait que j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. L'histoire prend de grosses libertés avec l'œuvre originale, mais comme à la base il s'agit d'un shônen à l'intrigue cousue de fil blanc, ce n'est pas trop grave. 

Par contre ça se prend un peu trop au sérieux, et l'humour est à la ramasse, ce qui est un problème pour une œuvre pensée comme un feuilleton léger et divertissant, où on suit des joyeux paillards qui tuent sans vergogne pour un mot de travers**. C'est triste à dire, mais ma version préférée reste la parodie avec les Charlots par André Hunebelle (1974), qui est sans doute très conne, mais au moins me faisait mourir de rire gamin. Pas sûr que cette version-ci enchante autant de monde.

** Si vous ne devez lire qu'un Alexandre Dumas dans votre vie, aucune hésitation, c'est Le Comte de Monte-Cristo. Laissez les aventures de d'Artagnan à votre petit frère. 


Weird: The Al Yankovic Story,
Eric Appel, 2022

La véritable histoire d'Alfred « Weird Al » Yankovic, compositeur de génie qui bouleversé le monde de la musique dans les années 1980. Enfin, en gros...

J'avais été complètement hypé par la promesse de ce film : un pastiche de biopic hollywoodien, prenant la forme non pas d'un documenteur (à la Spinal Tap) mais bien d'un récit de vie, d'un artiste lui-même connu pour ses parodies. Un artiste qu'en plus j'apprécie beaucoup : Weird Al, connu notamment pour ses clips parodiant Bad de Michael Jackson (Fat) et Like a Virgin de Madonna (Like a Surgeon). Parce que Yankovic, avec sa coupe improbable et son accordéon, il en a signé beaucoup d'autres, des parodies. 

Et on se retrouve avec un Daniel Radcliffe qui se donne à fond dans ce vrai faux rôle à Oscar, interprétant Weird Al comme si c'était Freddie Mercury. Un numéro étonnant et subjuguant, pas aussi délirant qu'on aurait pu le croire (puisqu'il s'agit d'un pastiche sérieux, à la Starship Troopers si vous voulez : un spectateur un peu distrait pourrait y croire), mais très sympathique, avec en prime une galerie de caméos étonnants (dont Lin-Manuel Miranda en chirurgien, Rainn Wilson en Dr Demento et Weird Al lui-même en producteur).

1 commentaire:

SammyDay a dit…

Un bon Gardiens de la galaxie, effectivement, mais pas au niveau des 2 autres pour ma part. Enfin, au moins on s'en souviendra plus que du reste de la filmo de la dernière phase...