Ex nihilo Neil

30 avril 2025

Standing on my neck

 


Pour une raison qui m'échappe totalement, Daria est en train de repasser sur France TV et se retrouve sur la chaîne YouTube Slash Anim au rythme d'un épisode par semaine. Il est donc de mon devoir de recommander le visionnage de cette série à toute la nouvelle génération.

Je n'exagère pas en disant que Daria est une série qui m'a profondément marqué et a contribué à forger l'individu que je suis. J'aurais pu plus mal tomber. Série de la seconde moitié des années 1990, elle raconte la vie lycéenne de la jeune Daria Morgendorffer, adolescente cynique et désabusée qui observe le monde en déliquescence autour d'elle. C'est drôle, mordant, et beaucoup plus profond que ça n'en a l'air.

Daria et Jane, une des plus belles amitiés du petit écran.

En effet, tout au long de ses cinq saisons, Daria est une série qui a des choses à dire, et elle le fait admirablement. Car le message que Daria adresse aux jeunes, ce n'est pas de démontrer à quel point le cynisme c'est cool et rebelle, mais bien au contraire d'en mesurer les limites, et de comprendre qu'il n'est qu'un moyen de survie en attendant de pouvoir trouver mieux. C'est clairement explicité dans les derniers épisodes, mais brillamment illustré tout au long des saisons, et notamment à travers les deux dernières et l'arc dit « de Tom ».

Cinq saisons et deux téléfilms, tous indispensables (sauf ce foutu épisode
de l'île des jours de fête, que personne n'a jamais compris).

 

Revoir ces vieux épisodes me fait un bien fou, et j'espère qu'ils plairont aux jeunes d'aujourd'hui. Deux remarques toutefois :

  • en comparant la VF et la VO (ce qui est beaucoup plus facile qu'à l'époque), je constate que nombre de gags ont été traduits de manière un peu bizarre. Ça ne rend pas la VF moins drôle (d'autant que les voix françaises sont tout simplement incroyables, et là je déconne pas, Daria c'est un chef-d'œuvre de doublage*), mais les messages sont parfois subtilement différents, surtout dans les premières saisons ;
  • sans doute pour des raisons de droits, cette rediffusion ne comprend pas les chansons qui faisaient une bonne part de la magie de la série à l'époque. Daria était produite par MTV, la chaîne de la musique et des jeunes, et chaque épisode contenait cinq ou six vrais tubes, qui ont été ici remplacés par des soupes libres de droit. C'est assez déstabilisant quand on se souvient des originaux, et ça casse parfois l'ambiance désirée (surtout les génériques de fin, qui servaient souvent de vraie conclusion à l'épisode**). De même, disparu les montages de fin iconiques avec les chara designs qui partent en vrille. C'est dommage, mais j'imagine qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement. C'est d'ailleurs sûrement la raison qui fait qu'on n'a jamais eu d'édition DVD de la série (un peu comme ça a été le cas avec Malcolm in the Middle pendant longtemps).

Je suis en tout cas très content que les ados d'aujourd'hui, qui ont encore plus de raisons de déprimer que nous n'en avions, puissent se construire avec Daria, Jane et les autres.  

 

* Non mais la voix de Daria (Marjorie Frantz) et ses subtiles inflexions ! La voix toute cassée de Jane (Christèle Wurmser) ! La voix de Trent (Pierre-François Pistorio), bon sang !!! « Salut. On est les Spirale Mystik, mais on va sûrement changer de nom... »

** Friend Is a Four-Letter Word de Cake à la fin de l'épisode Dye! Dye! My Darling... rien qu'à en parler, j'ai le seum***.

*** Oui, j'essaie de parler plus comme les jeunes, pour diversifier mon lectorat et inciter à la découverte de cette merveilleuse série.

28 avril 2025

Derniers films

Quelques films vus dernièrement...


 Mickey 17, Bong Joon-ho, 2025

Un nouveau Bong Joon-ho, c'est toujours un événement, et aujourd'hui tout le monde le sait puisque Parasite a tout déchiré lors du festival de Cannes 2019. Comment se réinventer après un succès public et critique pareil ? Facile, on reprend un peu tout ce qui a fait son succès, et on mélange.

Dans Mickey 17, il y a un peu de The Host, un peu de Okja, un peu de Parasite, pas mal de Snowpiercer, et beaucoup de Bong Joon-ho, ça, c'est évident. On suit Mickey, jeune con embarqué dans une mission spatiale elonmuskesque, dont le travail est d'assurer différentes missions suicides. Pour ce faire, il est régulièrement réimprimé (à l'ancienne, dans une sorte de grosse Xerox). Jusqu'à la mort de trop, qui va tout changer. Le film est visuellement irréprochable, son message est transparent, l'humour absurde (et parfois un peu gore) touche toujours au but et les acteurs s'en donnent à cœur joie (notamment Mark Ruffalo, qui a apparemment décidé de jouer les gros cons dans tous ses films pour se laver de son rôle dans le MCU). En revanche, il peine peut-être à se démarquer dans l'incroyable filmographie de son auteur... mais ça c'est pour les fans. Les spectateurs plus occasionnels devraient, eux, se régaler.


 Flow, Gints Zibadolis, 2024

Ça fait longtemps que notre nièce nous parlait de Flow, film d'animation sorti à peu près en même temps que Le Robot sauvage et que nous n'avions pas eu le temps d'aller voir à l'époque. Le visuel intriguait, avec son côté « cinématique de jeu vidéo » qui semblait très assumé, et son aspect radical (un conte post-apocalyptique, avec des animaux, sans parole). Nous avons profité d'une rediffusion pour le découvrir. Et... bof quoi.

Visuellement, Flow a des qualités immenses (les décors sont splendides, la réal est parfois inspirée) et des défauts incompréhensibles (on devine que les expressions du héros félin ont plus occupé les animateurs que la course des chiens, par exemple). Narrativement, l'aventure semble vouloir être un conte métaphorique, où chaque animal va tenir un rôle, incarner un sentiment, une attitude face à l'incompréhension de la catastrophe... mais ça aboutit parfois à des scènes complètement perchées, dont je sens qu'elles essaient de me dire des choses profondes, mais alors aucune idée de quoi. Au point qu'on finit par se demander si ce film ne péterait pas un peu plus haut que son cul.


 Black Bag (The Insider), Steven Soderbergh, 2025

Astucieusement traduit The Insider en français, comme ça vous pouvez confondre avec le film de Michael Mann de 1999*, Black Bag est le deuxième film de Soderbergh à sortir en... trois mois ? Il chôme pas Steven, ni David Koepp, qui scénarise aussi celui-ci. Et ça reste excellent. 

Black Bag est un thriller d'espionnage, mais pas un truc foutraque à la James Bond, non, une intrigue à petite échelle dans une agence de renseignement britannique. George Woodhouse, expert en détection de mensonge, doit déterminer qui est la taupe au sein de son groupe. Il a cinq suspects, dont sa femme. Comment va-t-il faire ? Qui trahit qui ? Comment faire confiance à qui que ce soit dans un contexte où tout le monde ment tout le temps ? Et qui a eu l'idée géniale de caster Pierce Brosnan, lui-même ex-James Bond, à la tête de l'entité ? En tout cas on a là un petite perle de thriller bien ficelé, bien emballé, qui vous ravira pendant une heure et demie et pas plus, ce que je compte comme une qualité.

* Il faut toujours traduire pour qu'on confonde avec un film de Michael Mann. Regardez Manhunter, de Michael Mann (1986), on l'a traduit Sixième Sens, comme ça plus tard on a pu le confondre avec le film de Shyamalan.


 Gattaca (Bienvenue à Gattaca), Andrew Niccol, 1998

Honte à moi, je n'avais jamais vu Gattaca, pourtant sorti pile pendant mes études et ma période de plus forte fréquentation des salles obscures. Le mal est réparé, même si je ne suis plus très sûr de ce que je dois en déduire aujourd'hui. Le film décrit une société eugéniste, dans toute sa froideur et son inhumanité. Et s'en tient à peu près là : les héros trichent, permettant à l'un d'accomplir ses rêves. Si la description très clinique de cette société futuriste est incroyable, l'inquiétude qu'elle génère me semble aujourd'hui bien faible à côté des catastrophes bien réelles que va devoir affronter l'humanité dans les décennies à venir. Ça n'enlève rien à la réussite du film, il me touche simplement bien moins que si je l'avais vu à l'époque, à dix-neuf ans.


25 avril 2025

Les plans du prince bleu

 


Hier, mon grand-oncle est mort. C'est triste, je l'aimais bien ce vieux fou. Il adorait les énigmes, les puzzles, les casse-têtes... son vieux manoir en était rempli ras la gueule. Non, mieux, son vieux manoir était un casse-tête. Chacune de ses quarante-cinq pièces. D'ailleurs il me le lègue, car il sait que moi aussi j'aime les énigmes. À une condition toutefois : je dois trouver la légendaire quarante-sixième pièce ! Ça me va. Je m'appelle Simon, j'ai quatorze ans et j'adore les défis !

Depuis sa sortie, tout Internet parle de Blue Prince. Le meilleur jeu d'énigmes de l'histoire, un gouffre sans fond, le digne héritier de Outer Wilds et de Lorelei and the Laser Eyes... Ça fait beaucoup. Eh bien après une trentaine d'heures dessus, laissez-moi vous dire que tous ces compliments sont mérités. Blue Prince est complètement fou, c'est un terrier de lapin dans lequel vous allez tomber sans fin, un origami fractal auquel vous n'aurez de cesse de découvrir de nouveaux plis, un rêve fiévreux de game designer qui vous obsédera jusque dans vos rêves*.

Devant chaque porte, il vous faudra choisir parmi trois salles possibles.
Et tous les matins, le manoir est réinitialisé. Oui, c'est un puzzle roguelite.
Fallait bien que ça arrive !

Il nous aura fallu quinze runs, quinze « jours » d'exploration, soit environ vingt-cinq heures de jeu**, pour entrer dans la salle 46, mais ça, ce n'est que l'objectif premier. Avant d'en arriver là, vous vous serez découvert mille autres obsessions à la formulation étrange, du genre « Mais ils veulent dire quoi, ces dessins au mur ? », « C'est quoi le délire avec les pièces d'échec ? » ou encore « Comment on ouvre ce putain de coffre dans ce putain de boudoir ? »

Le jeu est à la première personne et propose des visuels simples mais élégants,
avec un côté cell-shading rappelant Borderlands ou les jeux Telltale.

Un jeu qui va marquer, j'en suis sûr désormais, un peu comme Outer Wilds l'a fait en son temps (même si je trouve tout de même Blue Prince moins puissant émotionnellement et par les thèmes soulevés). Attention toutefois, il est entièrement en anglais, et ne sera jamais traduit pour des raisons que vous finirez par comprendre. Maîtrise de la langue indispensable pour vous en sortir.

* J'ai rêvé du jeu quasiment chaque nuit depuis qu'on l'a lancé — avec une petite variation où je devais déplacer des Constructicons d'une pièce à l'autre, une fois où j'avais relu un comics Transformers la veille. 

** Soit trois jours dans la vraie vie vu qu'il a beaucoup plu le week-end dernier...

23 avril 2025

Daredevil rené ?

 

La nouvelle série Daredevil est enfin terminée, parlons-en rapidement (ou pas).

Tout d'abord, un résumé des faits, parce que ce n'est pas simple. À l'origine, Daredevil est une série Netflix, qui faisait plus ou moins sa vie en parallèle du MCU. Elle avait un scope plus restreint (New York et plus particulièrement le quartier insalubre de Hell's Kitchen), un ton plus mature et une réalisation qui allait avec. C'était sombre, très violent, volontiers esthétisant (avec quelques longs plans-séquences de bagarre très cool) et ça parvenait à rendre sérieux les concepts parfois très perchés du comics original.

Puis Disney a racheté Marvel, et a voulu faire des séries pour traire la vache à lait produire du contenu pour sa nouvelle plateforme Disney +. Ça a donné un peu de bon (WandaVision, Loki), un peu de médiocre (Moon Knight, Echo) et beaucoup de catastrophique (She-Hulk, Ms. Marvel, Hawkeye...), mais jamais rien au niveau du Daredevil de Netflix. Les quelques tentatives de faire des clins d'œil à la série cornue n'ont d'ailleurs pas été incroyables : un caméo de Charlie Cox en Matt Murdock dans Spider-Man, une apparition épouvantable dans She-Hulk et un combat plutôt stylé dans Echo, mais sans vrai enjeu. Quant à Vincent D'Onofrio, on l'a vu jouer Wilson Fisk dans Hawkeye (et c'était à chier) et dans Echo (et c'était nul).

Wilson Fisk vs. Kate Bishop. Ça devrait finir avec de la
purée de Kate Bishop, mais non, les dieux du scénario sont avec elle.

Bref, quand Disney a déclaré, à la non-surprise générale, vouloir relancer une série Daredevil, le monde a retenu son souffle, vomi un peu dans sa bouche, et attendu de compter les injures à la série originelle. Mais !

Il se trouve que les derniers films du MCU se sont pas mal plantés au cinéma, non pas à cause de leur supposé wokisme, mais bien parce qu'ils étaient à chier debout (Quantumania, je pense à toi très fort). Le studio s'est donc dit qu'il fallait redresser la barre, car comme le disait Michael Eisner à l'époque où il présidait Disney, ce n'est pas notre boulot de faire des bons films, mais si on veut gagner de l'argent, de temps en temps, on est bien obligés (je paraphrase hein*). Du coup ils ont interrompu le tournage de la série, rappelé les anciens showrunners de l'époque Netflix, tout réécrit, fait des reshoots, et boum, voilà Daredevil Born Again. Alors, est-ce que le résultat valait cette looooongue intro ?

Esthétiquement, on est dans les clous, c'est pour ainsi dire une saison 4.

Meh. C'est franchement dans le haut du panier des séries du MCU faites pour Disney +. La réal est très honnête, certaines scènes sont très réussies (le duel contre Bullseye du premier épisode, notamment), il n'y a pas de concessions sur la violence graphique, les acteurs sont au top niveau, et l'insertion de Daredevil dans la diégèse du MCU passe plutôt bien. 

Mais le scénario est jonché de chausse-trappes dans lesquelles il tombe un peu trop souvent. L'arc du serial killer Muse est bâclé, certains concepts sont balayés trop vite, et surtout l'intrigue nous emmène dans les tréfonds de la politique populiste, de la corruption et des bavures policières. Autant vous dire qu'en ces temps troublés, il faut manipuler ces concepts avec finesse et être bien solide sur ses appuis, surtout quand dans la vraie vie, des flics tuent des innocents en exhibant fièrement le symbole du Punisher. Oui, Marvel a intérêt à se prononcer sur la question, et à se prononcer clairement. Je ne trouve pas que ce travail soit accompli. 

La série fait revenir Jon Bernthal en Frank Castle, sans grand génie
malgré la qualité de l'interprétation.

Certes la série est conçue comme un diptyque et tease une saison 2, il faudra donc attendre celle-ci pour se prononcer vraiment sur la qualité de l'ensemble. Mais elle part sur des prémisses bien bancals. On peut espérer que les showrunners, qui cette fois auront pu gérer le projet depuis le début, parviennent à retomber sur leurs pieds, mais personnellement je ne crois plus beaucoup au MCU, quelle que soit sa forme. Si on a beaucoup de chance, le prochain Fantastic 4 sera intéressant et correct, mais c'est mon dernier espoir vis-à-vis de cette franchise qui n'a plus rien à raconter. 

* La véritable citation est « We have no obligation to make art. We have no obligation to make history. We have no obligation to make a statement. But to make money, it is often important to make history, to make art, or to make some significant statement. We must always make entertaining movies, and, if we make entertaining movies, at times, we will reliably make history, art, a statement or all three. »

21 avril 2025

Un séjour pas piqué des...

 

On passe le week-end pascal en famille, donc pas de dessin, juste un hanneton. Il semble que ces gros coléoptères soient de retour dans mon département natal (ça fait des décennies qu'on me dit qu'il n'y en a plus, bonne nouvelle donc).

Je pense que leur pâleur était due au fait qu'ils sortaient tout juste de terre, ce qui explique peut-être aussi leur maladresse (ils n'avaient pas l'air de bien maîtriser leur vol). L'appli iNaturalist a estimé qu'il s'agissait de hannetons d'été (Rhizotrogus aestivus), une espèce un peu moins belle que le hanneton commun (Melolontha melolontha).

18 avril 2025

Blokees, ça claque !

 

J'ai replongé et acheté une nouvelle boîte de Blokees, ces petites figurines Transformers à monter, qui ne se transforment pas mais sont très articulées, permettant tout un tas de poses super cool. Tous les personnages choisis ne sont pas incroyables (je veux dire... y a Smokescreen dans cette série. Qui s'en fout de Smokescreen ?), mais certains sont vraiment magnifiques. Regardez-moi la classe de ce Shockwave (en version shiny en plus) !

J'ai fait un habile photomontage pour les mettre en contexte
(la flemme de sortir prendre des photos sur du gravier).
On les reconnaît bien tous les six :
Hook, Bonecrusher, Scavenger, Scrapper, Long Haul et Mixmaster.

Et cette nouvelle boîte m'a notamment permis de finaliser ma collection de Constructicons, qui sont désormais tous là, bien vaillants. Regardez-les, fiers, prêts à se mettre au travail sans s'assembler en Devastator parce que merde, y en a marre, ils sont ingénieurs, architectes, chimistes, est-ce qu'ils préféreraient pas faire leur boulot que de tout casser en servant d'arme ultime à Megatron ? Vous imaginez les études qu'ils ont dû faire pour arriver à ce niveau de compétence, et on les utilise juste pour raser des villes et se taper contre d'autres combiners ? 


Sinon y a aussi quelques Dinobots : Grimlock, Slag et Snarl... Les versions robots sont cool, du moment qu'on ne les met pas à côté des autres, parce que dès lors ils font un peu minus.

16 avril 2025

Tisser Tolkien

 

Le week-end dernier nous sommes allés voir l'expo « Aubusson tisse Tolkien », qui met en avant des tapisseries réalisés par les artisans émérites d'Aubusson à partir des aquarelles du grand J. R. R. 

Déjà, c'est beau. Ma belle-mère (qui s'y connaît nettement plus dans l'art de la tapisserie que moi) a pu m'expliquer en quoi ces ouvrages étaient des chefs-d'œuvre de confection, dignes de la réputation internationale des tapissiers d'Aubusson. Les dégradés notamment sont absolument somptueux. Je vous conseille cette expo, elle n'est ni très longue ni très chère, et ça permet au passage de se balader dans le collège des Bernardins, un fort joli lieu parisien.

Il était aussi intéressant de découvrir la faune drainée par l'expo : beaucoup de parents qui avaient traîné leur enfant, souhaitant partager leur amour de la terre du Milieu et des pérégrinations de Bilbo. Et je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il y a trente ans, ça aurait été le contraire (des enfants auraient traîné des parents totalement dépassés). C'est toujours marrant de voir comme la roue tourne. 

Je dis ça mais en vrai, il y a trente ans, je ne suis pas sûr que le très sérieux collège des Bernardins aurait eu l'idée folle de consacrer une expo à un obscur romancier de fantasy anglais, ni que les tapisseries d'Aubusson auraient été de ce côté chercher leur inspiration. Sur certains points marginaux, l'histoire avance à l'endroit et dans le bon sens, peut-être faut-il s'en réjouir.

Les portes de la Moria.

La tanière de Smaug. On voit même l'Arkenstone (la « pierre-arcane »)
en haut du tas d'or.

Rivendell, ou Fondcombe si vous êtes vieux comme moi,
ou Fendeval selon la nouvelle traduction (qui est franchement bien).

La fameuse scène des tonneaux. Notez les dégradés pastel sur
l'eau et les arbres, ce qui n'est apparemment pas évident à faire en tapisserie.