Ex nihilo Neil

23 novembre 2022

La pêche au léviathan

 


Je viens de passer deux mois (facile) à lire Moby Dick, le bien connu chef-d'œuvre d'Herman Melville. Ce fut un peu long, car le bouquin est un pavé de presque 800 pages particulièrement indigeste, mais je ne regrette pas. La scène ci-dessus, correspondant au chapitre 49, m'a particulièrement marqué par son comique de situation, du coup j'ai eu envie de la mettre en image (le livre n'est pas exempt d'humour, même si c'est très loin d'être son point fort, mais ce passage m'a fait rire... bien sûr j'ai modernisé le texte, mais c'est bien l'idée générale).

Un pavé indigeste que j'ai bien aimé, mais il faut
que je vous explique pourquoi...

 

Ceci étant dit, à qui conseiller la lecture de Moby Dick ? C'est assez simple :

  • si vous êtes passionné de littérature symboliste américaine, c'est un incontournable. Le livre est connu comme étant pétri de symboles, et même si vous êtes hermétiques à ce genre de subtilité les milliers de comparaisons, métaphores et autres analogies parfois très explicites ne pourront pas vous échapper. De fait, Moby Dick est considéré comme un chef-d'œuvre du symbolisme, ce n'est pas usurpé, et des centaines de thèses expliquent en quoi cette chasse à la baleine est en fait une lutte du bien contre le mal, ou un défi face à Dieu, bref plein de concepts philosophico-religieux très subtils dont je n'ai sans doute pas saisi le centième ;
  • si vous vous intéressez à la pêche à la baleine, ce qui, pour je ne sais quelle raison, était mon cas, c'est là aussi un passage obligé. Melville a lui-même travaillé un temps sur un baleinier, le livre est hyper documenté et explique en détail tous les aspects de la « grande pêche », de la traque au dépeçage, en passant par l'étonnante récupération du spermaceti, cette huile particulière contenue dans la tête des cachalots. Ces descriptions occupent largement plus de 75 % du livre, autant vous dire que si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez laisser tomber la lecture ;
  • si vous voulez vivre un moment intense de face à face entre un titan quasi surnaturel et une volonté de fer à la limite du pathologique (plus qu'à la limite en fait... à quelques encablures au-delà de la limite, disons), je vous suggère de commencer au chapitre 131 (p. 751 dans mon édition), puisque ce n'est pas avant qu'ils croisent enfin ce putain de cachalot blanc qui donne son titre au livre, et que l'affrontement est relativement vite expédié.
Sinon j'ai vu le film de John Huston il y a quelques années,
et j'en ai un souvenir assez fort, donc à tout prendre je vous
le conseille plus que le livre. Qui est bien, hein, mais
quand même c'est long.


1 commentaire:

Oud a dit…

J'avoue que tes commentaires ne me motivent pas là :-D. Il faudrait vraiment que j'ai bcp de temps... et de motivation pour le lire. Comment dire ? Les détails de la pêche à la baleine, le symbolisme (en soit je n'ai rien contre, mais 800 pages c'est trop) ne m'attirent pas trop...