Ex nihilo Neil

27 janvier 2023

Hollywood, whodunit, nitfiny et au-delà...

 Les derniers films vus...


Babylon, Damien Chazelle, 2022

Jusque-là, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai vu de Damien Chazelle (Whiplash et La La Land), mais je craignais quand même de m'emmerder un peu face à ce film de plus de trois heures. En outre, un film sur une période clé de Hollywood avec Brad Pitt et Margot Robbie, j'ai déjà vu ça, et ça va être dur à surpasser. 

Eh ben il y arrive sans mal. Babylon, c'est une œuvre étourdissante, une espèce d'anti-Singin' in the Rain, au sens où il décrit la même époque sous un angle à la fois beaucoup plus cru (oui, certaines scènes sont susceptibles de choquer) et beaucoup plus bienveillant (car le Hollywood de cette époque, c'est un énorme amas de laissés-pour-compte, de geeks, de freaks, de queers qui ont trouvé dans cette nouvelle industrie du divertissement un débouché). La réal est sublime, avec des plans-séquences de fou furieux et un rythme frénétique. Les scènes de la « fête » (l'orgie) du début et du tournage en extérieur sont en cela exemplaires. Une vraie petite merveille, pour tous les amoureux du 7e art.


Glass Onion – A Knives Out Story, Rian Johnson, 2022

Knives Out est pour moi une perle, un délicieux petit bonbon conçu avec talent et amour par un Rian Johnson qui n'aime rien tant que briser les codes. Faire une suite était à la fois une gageure et une évidence, et il s'en sort très honorablement.

Glass Onion est sans doute un petit peu moins élégant que son prédécesseur, peut-être parce que la surprise est moins présente, peut-être parce qu'il s'attaque cette fois non plus à la haute bourgeoisie mais plutôt aux influenceurs vedettes de la start-up nation, plus vulgaire extérieurement. Mais ça reste un petit bijou parfaitement recommandable, qui intronise définitivement le rôle le plus mémorable de Daniel Craig (oubliez James Bond : Craig, c'est Benoit Blanc désormais, dans mon cœur et à jamais !).


Lightyear (Buzz l'éclair), Pete Docter et Angus MacLane, 2022

Cela fait des mois que ma nièce me tanne pour que je vois Lightyear, film que la critique a globalement boudé. Il faut dire que mettre en scène le film qui donne envie à Andy d'avoir son nouveau jouet dans Toy Story semble une idée un peu tirée par les cheveux. Alors qu'en fait c'est plutôt bien.

Ok, Lighyear n'est pas le plus grand Pixar de tous les temps, mais il est très honnête. Il y a tout ce qu'on aime chez le studio : des personnages attachants malgré leurs défauts (Buzz est toujours cette tête brûlée très compétente mais ayant tendance à réfléchir a posteriori), des moments authentiquement émouvants, une mise en scène brillante et une morale relativement rare dans les œuvres pour la jeunesse, en l'occurrence ici sur l'acceptation de l'échec. Moi ça me suffit.


 

Werewolf by Night, Michael Giacchino, 2022

Je disais tantôt que Werewolf by Night était sans doute le meilleur truc issu de la phase IV du MCU, je persiste (même si WandaVision reste très bien). 

Si vous n'en avez pas entendu parler, c'est assez normal, tant l'œuvre semble improbable : un téléfilm de moins d'une heure, réalisé par Michael Giacchino (qui était jusque-là connu pour être un excellent compositeur de bande originale, et que rien ne prédestinait à devenir un excellent réalisateur), mettant en scène des personnages méconnus ressortissant de la partie fantastique de Marvel (les vampires, les loups-garous, les momies...), dans un style graphique très marqué évoquant les vieilles productions Universal... On est dans le pari, mais le pari gagné : le rythme est bon, les acteurs surjouent délicieusement (mention spéciale à Gael García Bernal, tout en charisme contenu), les effets sont kitchouilles quand il le faut, convaincants quand il le faut, et surtout ça n'essaie pas de remplir six épisodes avec rien. 52 minutes et c'est réglé, c'était bon, c'était frais, c'est tout ce qu'il faut.


Transformers Animated, 2007-2009

Allez, une dernière petite couche et j'arrête. J'avais été intrigué par les vidéos de Magnus sur cette série d'animation sortie à peu près à l'époque des films de Michael Bay, du coup j'ai voulu voir de plus près ce que ça donnait, et j'ai enquillé les trois saisons. C'était tout à fait convenable.

Alors ne vous emballez pas, c'est une série jeunesse, mais de celles qu'il est concevable de regarder avec votre gosse sans trop vous ennuyer (je l'aurais sûrement adorée à douze-treize ans). Le postulat est original, puisqu'on a affaire à une poignée d'Autobots (dont un Optimus Prime jeune et encore inexpérimenté) échoués sur Terre après une incartade avec des Decepticons que l'on croyait totalement disparus depuis la grande guerre. Les personnages sont bien développés et attachants, même la Gamine énervanteTM qui se révèle bien plus sympathique et approfondie qu'on ne le croirait, et plein de concepts sympas sont installés (souvent sans aller jusqu'au bout, malheureusement, la faute à cette foutue saison 4 annulée qui aurait sans doute permis de résoudre plein d'arcs narratifs beaucoup plus intéressants que la simple capture de Megatron). Ah oui, et les designs... ben on s'y fait.

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